“Juin Vert” : le mois de sensibilisation et de prévention sur le dépistage du cancer du col de l’utérus  

Le cancer du col de l’utérus est le quatrième cancer le plus courant chez les femmes dans le monde. Toutefois, cette pathologie pourrait être évitée grâce au dépistage précoce. Chaque année, en France, ce sont plus de 3 000 nouveaux cas et plus de 1 000 décès qui sont recensés. Cette pathologie est principalement causée par les Papillomavirus (HPV) qui se transmettent par voie sexuelle et qui touchent autant les femmes que les hommes 

Pour rappel, l’utérus est la partie centrale de l’appareil reproducteur des femmes. Le col de l’utérus se situe entre le vagin et l’utérus et ne mesure que quelques centimètres de long (en moyenne, 2 à 3 centimètres, selon l’âge).  

Les Papillomavirus humains (HPV) 

Les Papillomavirus humains, plus connus sous l’appellation HPV, sont très répandus et, surtout très contagieux. On estime que 8 personnes sexuellement actives sur 10 seront contaminées au cours de leur vie par cette pathologie, même dès le premier rapport sexuel. Dans la majeure partie des cas, l’organisme se défend seul contre ce virus. Mais pour les 10% restants, celui-ci n’est pas éliminé.  

Lorsque les Papillomavirus grandissent silencieusement au fil des ans, ils peuvent provoquer des lésions précancéreuses. Celles-ci évoluent en cancer lorsque les cellules malades ont totalement envahi l’épithélium (le tissu qui recouvre toutes les surfaces de notre organisme) qui se trouve au niveau du col. 

L'HPV, à lui seul, peut être responsable de plusieurs types de cancers, qu’ils soient plutôt “féminins et masculins” (pénis, anus, vagin, vulve, bouche ou encore la gorge).  

⚠️ Symptômes 

Très souvent, les personnes touchées par le Papillomavirus ne présentent pas de symptômes. Ce qui explique pourquoi les lésions précancéreuses peuvent prendre le temps de s’installer insidieusement. Toutefois, voici les signes qui doivent alerter : 

  • Des saignements vaginaux anormaux (en dehors de la période des menstruations) ; 
  • Des douleurs lors des rapports sexuels ; 
  • Des pertes vaginales inhabituelles ; 
  • Des douleurs dans le bas-ventre (région abdo-inférieure) ; 
  • Des douleurs lombaires (dans le bas du dos) ; 
  • Des douleurs à la miction (lorsque l’on urine) ; 
  • Des troubles digestifs. 

Compte tenu du nombre de personnes qui ne présentent aucun symptôme, et de cette liste dont les symptômes pourraient être évocateurs d’autres pathologies, c’est pour cette raison qu’il est impératif pour toutes et tous de réaliser des dépistages réguliers selon les recommandations en vigueur.  

L'importance  du dépistage 

Grâce au dépistage, 90% des cancers du col de l’utérus pourraient être évités. 

Qui est concerné par le dépistage du HPV ? 

  • Les personnes entre 25 et 65 ans ; 
  • Les personnes qui ont reçu un courrier du Centre Régional de Coordination des Dépistages des Cancers pour vous inviter à le faire ; 
  • Vous avez déjà eu des rapports sexuels avec des partenaires réguliers ou multiples, avec ou sans pénétration ; 
  • Vous êtes concerné(e)s par le VIH ou toute autre IST ; 
  • Vous avez eu plusieurs enfants ; 
  • Vous utilisez un contraceptif hormonal sur une longue durée. 

Selon les recommandations, on réalise un premier dépistage à 25 ans. Un an plus tard, on recommence. Si ce dernier ressort négatif, alors on pourra de nouveau se faire dépister trois ans plus tard, et ce jusqu’à 29 ans. Entre 25 et 29 ans, c’est un frottis qui sera réalisé. A partir de 30 ans et jusqu’à 65 ans, un test HPV sera à réaliser tous les cinq ans 

 

Comment se déroule le dépistage ? 

Le dépistage peut être réalisé par votre médecin traitant, un ou une gynécologue, un ou une sage-femme ou encore par un ou une infirmière en laboratoire. 

Il consiste en la réalisation d’un frottis. C’est un examen médical qui permet de détecter la présence de cellules anormales au niveau du col de l'utérus. Pour se faire, un spéculum est introduit dans le vagin pour pouvoir atteindre le col. Une fois posé, le ou la professionnelle de santé introduit délicatement un goupillon pour prélever un échantillon. L’examen n’est pas très long, n’est pas douloureux, bien qu’une gêne puisse être ressentie.  

A ce jour, il n’existe aucune méthode de dépistage pour les hommes. Aujourd’hui, les médecins optent pour un examen visuel à la recherche de verrues génitales ou de lésions.  

Les dépistages sont à réaliser même lorsque les femmes sont ménopausées et/ou vaccinées. 

Attention, bien que les Papillomavirus fassent partie des infections sexuellement transmissibles (IST), cela ne suggère pas qu’en cas de dépistage positif, qu’il y ait une infidélité dans un couple, puisque 80% de la population adulte est porteuse de ce virus. 

Quid des kits d’auto-prélèvement ? 

Les kits d’auto-prélèvement sont mis à disposition dans les laboratoires. Ceux-ci sont réservés aux femmes entre 30 et 65 ans. En effet, avant 30 ans, l’Haute Autorité de Santé (HAS) déclare qu’un bilan complet est préférable auprès d’un ou d’une professionnelle de santé. 

👨‍⚕️

FROTTIS par professionnel(le) de santé

Recherche HPV et analyse au microscope l’aspect des cellules

👱‍♀️

AUTO-PRELEVEMENT 

Uniquement pour la recherche HPV 

 

Si le résultat de l’autotest est négatif, alors il n’y a rien à faire de plus. Toutefois, si l’autotest est positif, un frottis complémentaire sera à réaliser. 

Les kits d’auto-prélèvement peuvent être prescrits sur ordonnance médicale et ainsi être pris en charge par l’Assurance Maladie. Si vous avez une mutuelle, souvent les laboratoires procèdent au Tiers Payant : vous n’aurez donc aucun frais à avancer. Toutefois, si vous ne disposez pas d’ordonnance médicale, cela restera entièrement à votre charge.  

Quelques règles à la réalisation de l’auto-prélèvement : 

  • Ne pas le réaliser si vous avez des antécédents de frottis anormaux ou de lésions précancéreuses de l’utérus. 
  • Ne pas le réaliser si vous avez une infection vaginale 
  • Ne pas le réaliser si vous prenez un traitement par voie vaginale 
  • Ne pas le réaliser en période de règles, ni de grossesse connue 

 

Un sujet de Santé Publique 

Depuis janvier 2024, une invitation au dépistage est adressée par l’Assurance Maladie aux patientes n’ayant pas réalisé le dépistage dans les délais recommandés. Si l’on dispose d’un compte Ameli, l’invitation est dématérialisée et est conservée pendant une durée de six mois. Si vous ne possédez pas de compte Ameli, l’invitation sera transmise par voie postale.  

Lorsque vous recevez cette invitation, celle-ci s’inscrit dans le cadre d’un dépistage organisé. Ainsi, son remboursement est totalement pris en charge (100%), sans avance de frais. Attention, si l’on souhaite se faire dépister en dehors de ce contexte, c’est tout à fait possible. Cependant, l’Assurance Maladie prendra en charge 70% du remboursement. En règle générale, les mutuelles (complémentaires santé) pallient le reste à charge.  

 

La vaccination  

On estime que la période propice à la vaccination contre les Papillomavirus se situe entre 11 et 13 ans, que ce soit pour les filles ou les garçons, soit en général avant le premier rapport sexuel. A ce moment précis, la réponse immunitaire serait la plus efficace. Un rattrapage peut encore être proposé entre 14 et 19 ans.  

Aujourd’hui, la vaccination contre les Papillomavirus permet de protéger contre 9 des HPV les plus agressifs, notamment ceux responsables à 90% des infections, des lésions précancéreuses et des cancers du col de l’utérus.  

 

Sources 

JUIN VERT - Cancer du col de l’utérus

Le cancer du col de l’utérus : l’essentiel

Tout savoir sur les Papillomavirus

Auto-prélèvement HPV

Prévention du cancer du col de l'utérus en France : état des lieux de la vaccination et du dépistage et analyse des disparités territoriales, Publié le février 4 février 2025 

Le dépistage du cancer du col de l'utérus, Publié le 26 février 2025 

Dépistage du Papillomavirus